À propos de la revue

Jengi, Revue africaine d’études autochtones a été fondée en octobre 2018 par une équipe de chercheuses et chercheurs africains du Centre Interuniversitaire d’Études et de Recherches Africaines Autochtones (CIERAA) de l’Université de Yaoundé 1 et l’Institut des Mondes Africains (IMAF) de Paris dont la mission est de vulgariser les études et recherches sur la situation des peuples autochtones d’Afrique. Cette revue scientifique intègre également les publications des africanistes (chercheurs du monde travaillant sur les peuples autochtones d’Afrique) de tout bord. Sachant que tout individu est considéré comme autochtone dans son espace ou milieu de vie en Afrique, la revue tient à lever l’équivoque ici en précisant le sens de « peuples autochtones ». En effet, les communautés reconnues comme « autochtones » en Afrique sont surtout celles portées par les activités de chasse et de cueillette, de pastoralisme transhumant et celles qui pratiquent l’horticulture traditionnelle sur les terres arides y compris les zones oasiennes. Ces différents peuples sont dépositaires des savoirs traditionnels écologiques liés à la préservation de leur environnement. L’adhésion à l’identité autochtone en Afrique est liée à plusieurs facteurs :

  • La marginalisation politique et économique qui prend son origine dans le colonialisme ;
  • La discrimination de facto souvent basée sur la domination des peuples agriculteurs dans le système étatique (p. ex. : le manque d’accès à l’éducation et aux soins de santé des chasseurs et éleveurs) ;
  • Les particularités de la culture, l’identité, l’économie et la territorialité qui lient les peuples chasseurs et éleveurs à leur environnement de base dans les déserts et les forêts (p. ex. : la transhumance, l’alimentation, les systèmes de savoirs) ;
  • Certains peuples autochtones, comme les peuples San et Pygmée, sont physiquement distincts ; ce qui les rend sujets à des formes spécifiques de discrimination.

Un sursaut de reconnaissance

Lorsque les représentants des peuples autochtones approchèrent les Nations unies, dans les années 1970, ils cherchaient à faire reconnaître leur système de pensée, leur culture et leur langue, comme dignes d’être considérés et reconnus par la communauté internationale. N’étaient-ils pas les témoins de cette diversité que l’UNESCO estime à 600 langues environ et dont elle déplore la disparition régulière ? Ils ont mis l’accent sur leurs droits en tant qu’êtres humains afin d’être traités comme partie intégrante de l’humanité et de lutter précisément contre le racisme et les processus d’exclusion sociale qui les tenaient aux marges des États (Irène Bellier, 2015). Leur différence culturelle, bien étudiée par les ethnologues et anthropologues, était matière à curiosité dans certains contextes (muséaux, médiatiques, touristiques), mais aussi l’objet d’un mépris que les « pygmées », les nomades ou les « tribaux » rappellent toujours : il peut s’agir des quolibets que les ressortissants de la société dominante leur adressent lorsqu’ils les emploient à la maison, aux champs ou dans les labeurs les plus pénibles, ou de déni de justice. Cette différence n’a pas souvent été examinée à la lumière des relations que les peuples autochtones entretiennent avec la terre, source de leur subsistance et de leur ontologie, mais aussi premier motif de leur exclusion socio-économique. La Revue africaine d’études autochtones s’intéressent donc à la notion de résilience importée de la psychologie pour comprendre les stratégies d’adaptation des peuples autochtones aux effets du changement de leur environnement. Intéressant est également d’interroger les politiques d’accompagnement des tuteurs de résilience à l’instar des gouvernements, de la société civile et des politiques internationales censées les protéger.

Les valeurs de JENGI

  • Ouverture aux différentes orientations théoriques et méthodologiques ainsi qu’aux différents champs de pratique ;
  • Accessibilité des connaissances au plus grand nombre (praticien.ne.s, chercheurs/euses, étudiant.e.s, professionnel.le.s d’autres disciplines) tout en maintenant une rigueur scientifique ;
  • Soutien et collégialité pour favoriser les publications ;
  • Respect des règles éthiques en lien avec la publication d’articles scientifiques ;
  • Pensée critique.

Les objectifs poursuivis par JENGI

  • Publier en libre accès des dossiers thématiques et des articles varia de qualité en sciences humaines et sociales ;
  • Encourager le rapport entre la recherche universitaire et la pratique de terrain ;
  • Faire rayonner les recherches africaines de langue française de qualité sur les peuples autochtones ;
  • Exercer une influence sur la communauté scientifique, professionnelle et, éventuellement, sur des instances décisionnelles.

La revue procède par une évaluation anonyme en double aveugle de tous les textes soumis. Au besoin, les articles devront ensuite subir une révision pour améliorer la qualité. Chaque année, RAEA publie un dossier thématique sur les problématiques liées aux peuples autochtones et un numéro varia selon un calendrier (voir l’appel à contribution) qui est communiqué à l’avance aux auteur.e.s qui sont tenu.e.s de respecter strictement les consignes de présentation. Tous les textes qui ne respecteront pas ces consignes seront simplement retournés à leurs auteur-e-s.

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