Le rôle de la traduction et de l’interprétation dans le développement de Madagascar

Mino ANDRIANTSIMAHAVANDY

 

Introduction

Madagascar est la grande île située au large de la côte sud-est du continent africain. De nombreuses recherches anthropologiques et ethnolinguistiques démontrent les origines diverses de sa population. Bien que ce pays ne possède pas encore, à cette date, de politique claire de traduction, nous pouvons affirmer le rôle non négligeable que cette dernière a néanmoins joué dans le développement du pays tout au long de son histoire – que nous survolerons brièvement sous l’angle linguistique. L’écriture malgache a été fixée en 1823. Ainsi, nous verrons que la langue est enfin « équipée » pour permettre la contribution de la traduction et de l’interprétation à l’amélioration des conditions de la vie malgache sous les aspects suivants : littéraire et culturel, religieux, diplomatique, politique, économique et scientifique. Finalement, la lacune susmentionnée dans la législation se fait sentir de nos jours dans une absence de coordination et, parfois, dans un amateurisme à déplorer dans le domaine de la traduction. Ce constat nous conduira à avancer quelques suggestions pour parer à cette conjoncture.

Bref historique de la traduction et aperçu des langues parlées à Madagascar

D’un point de vue historique, la langue malgache n’a été transcrite qu’au XIXe siècle sous une forme empruntée à la langue française et anglaise. La traduction s’en trouve alors facilitée et démultipliée dans un pays qui s’ouvre de plus en plus à l’extérieur. Les langues en présence à Madagascar se diversifient. Une partie de la population devient bilingue ou multilingue, mais la majorité monolingue reste dépendante de la traduction dans ses échanges interculturels.

Naissance du système d’écriture malgache

La langue et la culture malgaches appartiennent à une tradition orale. La genèse de la transcription de la langue malgache eut lieu au XIXe siècle. Entre le XIe et le XIIIe siècle, des populations islamisées d’Oman, du Yémen, de Sumatra, etc., ont immigré et se sont installées dans le sud-est de Madagascar, apportant avec elles la forme arabe d’une langue appelée « sorabe ». Le roi Andrianampoinimerina a utilisé cette langue pendant son règne. Le mot « sorabe » vient du malgache « soratra » qui dérive lui-même de l’arabe « sourate » (« mot ») et « be » en malgache (« grand » en français). C’était une langue très secrète : seuls le roi, les diseurs de bonne aventure et les chefs religieux des ethnies Antemoro étaient autorisés à l’apprendre, à l’écrire et à la transmettre à un cercle très fermé de personnes. Les documents écrits en « sorabe » couvraient principalement des questions religieuses, médico-magiques, historiques et culturelles. Le plus ancien découvert jusqu’à présent date du XIVe siècle. La langue n’a jamais été enseignée aux gens ordinaires, c’est donc aujourd’hui une langue morte (Ouvrard, 2012, p. 95).

Des études menées par des chercheuses et chercheurs tels Rajaonarimanana (2000, p. 12) ont montré que les premiers contacts entre Madagascar et les Pays-Bas aux XVIe et XVIIe siècles ont beaucoup contribué à la connaissance de la langue malgache. En fait, les marins hollandais ont découvert l’île au XVIe siècle et en ont fait le lieu de ravitaillement des navires et de soin des marins malades. Plus tard, des esclaves malgaches ont également été fournis aux commerçants hollandais. Des interprètes étaient nécessaires lors de ces relations commerciales : ils étaient choisis parmi les marins malgaches libres ou parmi les esclaves malgaches sollicités pour leur compétence.

Le 23 mars 1823, le roi malgache Radama I décide d’apposer les voyelles françaises (à l’exception du « u ») et les consonnes anglaises (à l’exception de « c, q, w, et x ») pour fixer la langue malgache. Le 10 septembre 1823, Jones et Griffiths, deux missionnaires de la London Mission Society envoyés à Madagascar, ont commencé le travail ardu de la traduction de la Bible en malgache. La mort de Radama I en 1828 a été suivie d’une instabilité politique qui a en quelque sorte accéléré la révision et l’impression du Nouveau Testament, achevées en 1830. Les Malgaches ont ainsi obtenu leur premier livre de lecture (Riffard, 2008, p. 210). C’est le jalon de l’histoire de la traduction et de la littérature à Madagascar. Par ailleurs, des vocabulaires et des dictionnaires bilingues ont également été confectionnés à cette époque.

La traduction à l’ère coloniale

En 1896, la France a débuté la colonisation de Madagascar, renforçant le dialogue franco-malgache. Le français était imposé comme langue officielle. Des formations pour les rédacteurs et rédactrices, les traductrices et traducteurs/interprètes ont été proposées pour permettre la traduction des documents (surtout administratifs) dans les deux langues. Dans le même temps, les élèves ont été évalués à travers des traductions malgache-français et français-malgache de certains passages donnés lors de l’examen officiel du Baccalauréat. Notons que lors de la colonisation, des dictionnaires monolingues sont apparus sur le marché en tant que forme poussée de résistance à la colonisation.

Les élites étaient préparées et formées pour devenir interprètes/écrivain·e·s en général et la méthode utilisée par l’école pour l’acquisition de la langue française était la traduction (Rakotomavo, 2007, p. 13). La traduction a été privilégiée pour l’acquisition de la langue française qui était la langue de l’éducation. La traduction a « le rôle de canal de colonisation, parallèle et liée à l’éducation et au contrôle manifeste ou dissimulé des marchés et des institutions » (Robinson, 2007, p. 31, notre traduction).

Situation sociolinguistique actuelle

Après son indépendance le 26 juin 1960, Madagascar a maintenu la langue française parmi ses langues officielles (l’autre étant le malgache) et est resté en zone française ou en francophonie. En 1992, la 3e République de Madagascar a ajouté une disposition dans sa nouvelle constitution stipulant que le malgache est la langue nationale. En 2002, en raison de sa propension à la culture anglo-saxonne, le président nouvellement élu, Marc Ravalomanana, a proclamé l’anglais troisième langue officielle de la Constitution. Mais cela n’a pas fait long feu suite à son renversement par son rival en 2009.

En ce qui concerne l’utilisation des langues étrangères, 0,57 % des Malgaches sont purement francophones et utilisent le français même à la maison. 6 % des Malagasy sont francophones malgaches, c’est-à-dire qu’ils sont capables de communiquer dans les deux langues. Des études ont montré que « le français est la langue principale des activités scientifiques, techniques et intellectuelles, bien au-delà de la langue malgache et malgré une faible émergence de l’anglais » (Rabenoro, citée dans Ravelomanantsoa, ​​2013, p. 6, notre traduction). 15 % des Malgaches comprennent le français sans l’utiliser quotidiennement et 75 à 80 % des Malgaches vivant encore à la campagne ne maîtrisent pas le français. « Le choix du monolinguisme concerne principalement les ruraux, car les ruraux restent généralement attachés aux valeurs traditionnelles » (Ravelomanantsoa, ​​2013, p. 28, notre traduction).

 Les autres langues parlées à Madagascar sont :

  • l’anglais (de plus en plus à la mode);
  • une langue mixte (combinaison de français, malgache et anglais);
  • le mandarin gagne également en popularité avec la fondation de l’Institut Confucius d’Antananarivo en 2008.

Mais la langue dominante reste toutefois le français mélangé au malgache, appelé variaminanana en malgache, qui consiste en l’utilisation de mots français dans un discours malgache, ainsi que l’utilisation de mots français qui n’existent pas, mais qui sont créés grâce au mélange avec des morphèmes et des radicaux malgaches.

Les contributions de la traduction et de l’interprétation au développement de Madagascar

Dans les domaines littéraire, culturel, religieux, diplomatique, politique, économique et scientifique, la traduction et l’interprétation se sont avérées utiles et ont participé au développement de Madagascar. Nous pensons aujourd’hui essentiel de le reconnaître et d’en donner de plus amples détails afin de pouvoir accélérer le progrès futur de la Grande Île.

Développement littéraire et culturel

Selon la professeure Ralalaoherivony (entretien privé en 2016), la traduction avait pris une grande importance depuis l’arrivée des missionnaires qui érigeaient des écoles dans l’île, car les gens devaient donc s’occuper de la traduction. En d’autres termes, des écoles n’auraient pas été construites sans les interprètes, et les interprètes, traductrices et traducteurs n’auraient pas été formé·e·s sans ces écoles. Au cours du XIXe siècle, la traduction anglaise de poèmes malgaches a permis la circulation de la culture malgache dans la région et au-delà. Trente ans plus tard, sous le règne de Ranavalona II, les contes malgaches se répandent et sont connus jusqu’en Afrique du Sud.

Esther Randriamamonjy, poète, écrivaine, romancière et traductrice malgache a une longue carrière couvrant un demi-siècle d’écriture principalement malgache et comptant plus de soixante œuvres littéraires. Après avoir séjourné pendant une décennie en URSS avec son mari qui y exerçait en tant qu’ambassadeur de l’île à l’époque, elle est revenue à Madagascar avec une importante anthologie de la poésie russe classique dans une version bilingue (russe et malgache). De même, elle a traduit des poètes français comme Alphonse Daudet pour prouver que la langue malgache est capable de restituer toutes les nuances de la prose chantante française. Elle manifeste une véritable passion pour Victor Hugo dont le chef-d’œuvre Les Misérables a été traduit par elle en trois volumes malgaches. Sa contribution à la littérature disponible au lectorat malgache de Madagascar est également significative et précieuse.

Développement religieux

La traduction par les missionnaires et les premières missions colonisatrices a fourni aux populations locales non seulement une forme écrite de leur propre langue, mais aussi la connaissance et la compréhension de leur propre pays. Selon Hazaël-Massieux (cité dans Bekri, 2001), d’une part les difficultés rencontrées lors de la traduction de la Bible contribuent au progrès des techniques de traduction et des solutions linguistiques. D’autre part, les découvertes sur les sens que la traduction apporte peuvent offrir de multiples perspectives théologiques et religieuses. Le temps et les circonstances montrent que plus il y a de traducteurs et traductrices, plus il y a de versions différentes des traductions de la Bible. Madagascar n’échappe pas à la règle. On y recense trois types de traduction de la Bible : la traduction protestante, la traduction catholique et la traduction collective (ou œcuménique).

Développement diplomatique, politique et économique

La traduction a toujours joué un grand rôle dans les négociations internationales, les luttes et les jeux de pouvoir politiques. Le discours politique et les textes politiques obtenus par traduction ont aidé les gouvernements successifs à maintenir, à conserver et à exposer leur idéologie (Bánhegyi, 2014). Le rôle de la traduction dans les relations internationales entre Madagascar et les pays étrangers est important, se développant depuis les siècles où l’île a été découverte par les marins et prospère pendant le commerce avec ces étrangers et étrangères, jusqu’à la période coloniale de l’empire français et dans la reconstruction de l’île après son indépendance.

La traduction joue un rôle très important en politique, car lorsque le discours d’un politicien ou d’une politicienne est mal traduit ou mal interprété, la conversation peut être biaisée et peut prendre des tournures auxquelles les deux parties ne s’attendaient pas. Elle peut même aboutir à des frictions diplomatiques qui sont très dangereuses pour les relations bilatérales des pays concernés. Il faudrait ainsi prendre exemple sur le ministère des affaires étrangères de la République Populaire de Chine dont l’une des fonctions est de se charger de l’interprétation dans les activités diplomatiques importantes de la Chine et de la traduction des documents et des correspondances diplomatiques dans le but d’éviter tout incident diplomatique.

Dans le domaine politique, les entités diplomatiques ont le plus besoin d’opérations de traduction. Des traducteurs, des traductrices et des interprètes peuvent accompagner l’ambassadeur partout dans ses déplacements et leur travail facilite les relations entre pays parlant différentes langues et contribue à la gestion des conflits et de la paix dans le monde. Nous en voulons pour preuve le témoignage d’un contact à l’Ambassade des États-Unis à Madagascar & Comores dont la fonction d’interprète couvre les heures ouvrées à l’intérieur, mais surtout à l’extérieur de l’enceinte basée dans la capitale malgache.

Les traducteurs et traductrices diplomatiques passent par des processus de sélection très difficiles, assez similaires à ceux des organisations internationales. Le travail est varié et multidisciplinaire, ce qui est, en principe, gratifiant et peut générer une richesse de connaissances et d’expérience (Luque, 1999). En tant que pays en voie de développement, Madagascar reçoit une aide internationale des pays développés. Cela ne peut être contrôlé sans l’assistance de traducteurs, traductrices et d’interprètes qui secondent les donateurs et donatrices à toutes les étapes des échanges économiques : formulation des dons et/ou philanthropie, exécution, suivi, réception, utilisation, etc. Cette présence souhaitable du traducteur ou de la traductrice dès les prémisses d’un projet est soulignée par Rochard. Selon ses termes,

Les traducteurs d’organisations internationales ont aussi intérêt à travailler directement avec les experts pour mieux gérer les flux d’information sur les textes à traduire en intervenant en amont, au moment où un programme de travail se dessine, pour en connaître et en comprendre les enjeux (Rochard, 2009, p. 12).

Développement scientifique

Les domaines scientifiques qui nécessitent en permanence une politique de traduction se situent dans les domaines biologique et géologique, car ils promettent tous deux un avenir radieux pour la renommée de la flore et de la faune malgaches, en offrant un intérêt primordial et une attraction aux touristes de tous les coins du monde, mais également de Madagascar. L’effort incessant pour protéger ces deux branches des sciences naturelles nécessite également la présence et les connaissances de scientifiques, et pour les promouvoir, nous avons besoin de guides touristiques accrédité·e·s qui, au moins, peuvent parler des langues étrangères et possèdent certaines techniques et compétences de traduction pendant leur travail.

En réalité, les percées scientifiques peuvent atteindre un public plus large ainsi que les élites grâce à la traduction des travaux (livres, articles, etc.) et des documents et revues à vocation scientifique. Il est évident que le bagage linguistique des scientifiques, même insuffisant aux yeux d’un expert ou d’une experte linguiste, peut être corrigé après que son travail ait été lu et traduit par le traducteur ou la traductrice (qui lui-même ou elle-même dispose d’une certaine connaissance du sujet).

Vers de meilleures perspectives de développement à Madagascar : élaborer une politique de traduction?

Dans de nombreuses régions du monde où le multiculturalisme et le multilinguisme prévalent, les pays ont vu leurs relations internationales et nationales se renforcer et s’étendre grâce à la mise en place de politiques de traduction par les gouvernements. Les objectifs de la politique de traduction avalisée par la politique linguistique à Madagascar seraient les suivants :

i) Promouvoir l’unité nationale.

ii) Enraciner la démocratie, ce qui inclut la protection des droits linguistiques.

iii) Promouvoir le multilinguisme.

iv) Promouvoir le respect et la tolérance envers la diversité linguistique et culturelle.

v) Poursuivre l’élaboration et la modernisation de la langue [malgache].

vi) Promouvoir le développement économique national (Département des arts, de la culture, des sciences et de la technologie, 1996, cité dans Tshotsho, 2013, p. 41).

Étant donné que Madagascar est une île, et donc un carrefour de civilisations, elle est devenue un foyer pour différentes cultures et langues. Les quatre langues (malgache, français, anglais et mandarin) sont désormais majoritairement parlées à Madagascar, de sorte que les organismes habilités doivent prendre en compte l’appel à une politique de traduction les impliquant toutes afin de contrôler le bon déroulement des travaux de traduction et de fournir aux étrangers et étrangères des services de traduction pour le bon fonctionnement de leur travail et de leur vie quotidienne sur l’île.

Les services de traduction ne sont pas bien structurés, bien qu’existants. C’est un obstacle à la qualité et à la quantité des œuvres traduites. Le domaine littéraire est le plus stigmatisé par cet inconvénient, car des traducteurs et traductrices de moins en moins expérimenté·e·s ne peuvent que fournir des rendus de traduction acceptables. Même si les Malgaches ont tendance à être plus polyglottes, ils et elles ne disposent pas de bons outils pour effectuer une traduction de haute qualité équivalant à un art. La plupart des traducteurs, traductrices et interprètes à Madagascar travaillent en privé; un grand nombre d’entre eux et elles n’ont jamais suivi de formation professionnelle, ce qui peut réduire la qualité de leur travail. Il n’existe pas encore d’association nationale de traducteurs, traductrices/interprètes dans le pays. Il va sans dire que la qualité des traductions ne peut être non plus contrôlée à défaut d’organisme chargé d’une telle mission.

En ce qui concerne les offres de formation, le département d’études françaises des universités publiques de la Grande Île propose des cours de traduction à ses étudiants et étudiantes. Il en va de même pour la quatrième année du département interdisciplinaire de formation professionnelle (toujours au sein des universités publiques). Le cursus pour les interprètes touristiques comprend également des cours de traduction et d’interprétation. Le département de malgache souhaite depuis quelques années donner un nouveau souffle à la traduction littéraire, tandis que les départements d’anglais, de russe, d’allemand et d’espagnol continuent d’offrir des cours de traduction pédagogique. Malgré le sérieux et les efforts mis dans ces derniers, nous ne pouvons pas conclure avec certitude sur un rôle suffisamment adéquat qu’ils peuvent jouer dans la promotion de la traduction professionnelle à Madagascar.

Il est également nécessaire de formuler et de mettre en œuvre une politique de traduction à Madagascar, car bien que la demande de traduction augmente, l’offre est stable – sinon décroissante – et en raison de l’absence d’une politique de contrôle des œuvres étrangères à traduire, on peut également déplorer une insuffisante importation de la littérature étrangère dans le pays.

De nos jours, en adhérant à des institutions politico-économiques telles que la SADC, le COMESA ou la COI, Madagascar prévoit de forger son développement économique sur le commerce international et l’exportation. Le choix du multilinguisme ne peut que faciliter les relations de Madagascar avec ses partenaires commerciaux. Mais pour éviter la domination de l’anglais dans ces relations, il faut veiller à ce qu’une clause linguistique soit préparée dans les contrats d’organisation régionale avec l’île. Il est vrai qu’en négociation, les aspects économiques et commerciaux des dossiers constituent le principal point de transaction. Néanmoins, les aspects linguistiques et culturels ne doivent pas être négligés : ils doivent être cohérents avec la politique linguistique choisie. C’est la raison pour laquelle, dans ce contexte, une politique de traduction doit être privilégiée afin de faciliter l’accès aux documents traduits (Rambelo, 1987).

Conclusion

Depuis les plus anciennes interactions entre les peuples malgaches et étrangers foulant le sol malgache, cet article nous montre que la fixation du système écrit de la langue malgache a permis au peuple de s’ouvrir encore plus au monde, et de se développer également à son rythme. Ainsi, la traduction et l’interprétation ont facilité ces échanges, ont apporté leur pierre à la croissance du pays, tant dans les domaines littéraires, religieux, économiques, diplomatiques qu’économiques, etc. Aujourd’hui pourtant, figurant en haut de liste des pays les plus pauvres au monde, a-t-on raison de croire que Madagascar pourrait renverser la situation en poussant davantage ses connaissances linguistiques et culturelles ainsi que sa manière de gérer les langues parlées sur son territoire? Pourquoi la nécessité d’un document appuyant une politique de traduction ne semblait-elle venir que de l’esprit de rares érudits et érudites à l’instar de la regrettée Juliette Ratsimandrava et du regretté Henri Rahaingoson? Quelles sont en fait les principales raisons du retard pris dans la politique linguistique (c’est-à-dire d’une politique linguistique nationale) – et encore plus dans la politique de traduction – à Madagascar?

Références

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Bekri, Tahar (coord.). 2001. Notre librairie revue des littératures du Sud. Littératures insulaires du Sud, 143.

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Rajaonarimanana, Narivelo. 2000. La contribution hollandaise à la connaissance de la langue malgache. Dans Allibert, Claude et Rajaonarimanana, Narivelo (dir.), L’Extraordinaire et le quotidien : variations anthropologiques ( 82-89). Paris : Éditions Karthala.

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Rambelo, Michel. 1987. Langue nationale, français et développement. Éléments pour une politique d’aménagement linguistique à Madagascar. Dans Francis Jouannet et al., Langues, économie et développement (tome 2) (5-73). Aix-en-Provence : Didier érudition.

Ravelomanantsoa, Haingo Gabriella. 2013. Linguistic Representations and Identity Construction: Analysis of the Relation between Students and Foreign Languages. Mémoire de maîtrise en Sciences du langage, Université d’Antananarivo. URL : http://biblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravelomanantsoaHaingoG_ENG_M1_13.pdf

Riffard, Claire. 2008. Le mouvement littéraire Mitady ny very (à la recherche des perdus) : une ressource fondamentale pour la poésie malgache contemporaine. e-France: an on-line Journal of French Studies, 2, 209-223.

Robinson, Douglas. 2007. Translation and Empire: Postcolonial Theories Explained (1997, first edition). Manchester: St. Jerome Publishing.

Rochard, Michel. 2009. Traduction et organisations internationales : sortir de la bulle?. Traduire. Revue française de la traduction, 220, 5-13. URL : http://journals.openedition.org/traduire/375

Tshotsho, Baba. 2013. Mother tongue debate and language policy in South Africa. International Journal of Humanities and Social Science, 3, 39-44.


Pour citer cet article

Andriantsimahavandy, Mino. 2021. Le rôle de la traduction et de l’interprétation dans le développement de Madagascar. TAFSIRI. Revue panafricaine de traduction et d'interprétation, 1(1), en ligne. DOI : 10.46711/tafsiri.2021.1.1.3

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