Volume 2, numéro 1 – 2021 :
Protégé : La culture de l’eau : ressource monétaire ou fait social?
Victorine Ghislaine Nzino Munongo et Martha ENEKE MUNONGO
Résumé :
L’eau est perçue comme le minimum que l’on puisse offrir à son invité en guise de courtoisie. Par ailleurs, la gratuité de la ressource poussait certain-e-s à voir en l’eau une ressource naturelle inépuisable dont l’humain peut jouir à sa guise. L’introduction des infrastructures de nouvelles techniques d’exploitation et de production dans le contexte social africain impose une gestion rationnelle de l’eau en y intégrant le souci majeur de l’approvisionnement des populations en une eau de qualité. Les réseaux d’adduction d’eau, gérés par des centres de traitement et de distribution, sont installés à cet effet. Ces équipements apportent une modification des usages coutumiers africains liés à cette ressource. Désormais, il s’agit de prendre l’eau comme une ressource monétaire en investissant, d’une part, pour l’approvisionnement maximal de la population et, d’autre part, pour la maintenance des installations. Une modification qui requiert une implication de la population dans les nouvelles dispositions de gestion et d’accès à l’eau. L’enjeu actuel est d’empêcher la prédominance de la considération de la ressource d’eau en bien purement économique au détriment de sa fonction sociale. Dans un tel contexte, l’hydraulique a été proposée comme un élément devant figurer parmi les Objectifs de développement durable qui adopte l’approche bottom-up dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques hydrauliques à l’inverse de l’approche top down attribuée aux Objectifs millénaires du développement.
Mots-clés : accès à l’eau, Développement durable, économie, hydraulique, tradition
Abstract :
Water is perceived as the minimum that can be offered to one’s guest as a sign of courtesy. On the other hand, the freebie of the resource pushed some to see in water an inexhaustible natural resource which man can enjoy at his leisure. The introduction of new operating and production technology infrastructure in the African social context imposes a sound management of water by integrating the major concern of supplying quality water to populations. Hence, the facilities of water supply systems managed by water treatment and distribution centres were set up. These infrastructures brought about a change in the African water-related uses and customary. Now water is considered as a monetary resource; the justification of this new classification is the investment required on one hand for the supply of the maximum percentage of the population and on the other hand, the investment in maintenance of the facilities of the transported resource. For this change of conception to be effective, the population has to be involved in the new water management. The current issue is to prevent the predominance of water being perceived purely as an economic asset at the detriment of its first social function. In this context, water has been proposed as an element to be included among the Sustainable development goals that adopted the bottom-up approach in the development and implementation of water policies in replacement of the top down approach attributed to the Millennium development goals that focused on administrative unilateralism. The focus is on the development of contextual policies.
Keywords : access to water, economy, hydraulics, Sustainable development, tradition
Historique de l’article
Date de réception : 8 novembre 2019
Date d’acceptation : 23 janvier 2021
Type de texte : Note de recherche
Victorine Ghislaine Nzino Munongo
Victorine Ghislaine NZINO MUNONGO est une sociojuriste intéressée par les questions relatives aux droits de la personne humaine et au développement durable. Elle est autrice de plusieurs articles scientifiques et un livre sur la sécurité, l’eau, l’énergie, les politiques de gestion des déchets et les questions de genre qui lui ont valu le prix du « meilleur jeune chercheur 2015 » du Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation (Cameroun). Titulaire d’un master en Droits de l’humain et Action humanitaire, axé développement durable, et d’un master professionnel en Défense, stratégie, gestion des conflits et des catastrophes, elle est engagée dans une démarche d’évaluation des politiques publiques fondée sur les droits humains. Son objectif principal est d’influencer l’élaboration des politiques publiques pour aboutir à des réformes efficaces sur le plan social et le développement durable.
Martha ENEKE MUNONGO
Martha ENEKE MUNONGO est ingénieure de conception du Génie de l’environnement, diplômé de l’École Nationale Supérieure des Travaux Publics (Cameroun, 2015). Après plusieurs années de formation et stages effectués dans des institutions spécialisées au Cameroun, elle a acquis une expertise dans le domaine environnemental. Elle compte à son actif plusieurs études dans le domaine; entre autres l’étude sur la production et la caractérisation des engrais et du biochar à base de cabosses de cacao publié en février 2017. Elle est actuellement inspectrice au Ministère de l’Agriculture et du Développement Durable. Elle est intéressée par est la pratique de l’agriculture dans le respect des normes environnementales.