Volume 1 – numéro 2 – 2019 : Crises contemporaines

Quand la violence se déchaîne dans les séances d’assemblée: essai sur la dé-sportisation des enceintes parlementaires au Cameroun

Bertrand-Michel Mahini et Sakinatou Daouda

 

Le parlement, lieu du politique, siège d’obédiences politiques divergentes et foyer du débat contradictoire est une entrée légitimement indiquée pour l’observation des épisodes de violence dans les pratiques politiques. Au Cameroun, cette institution a été marquée par l’irruption de la violence dans son enceinte lors de la session législative de novembre 2017. La politique du partisan (Schmitt, 1992) semble de retour dans l’arène parlementaire camerounaise où prévalaient jusque-là des interrelations policées et des échanges de plus en plus civilisés. La preuve, « pour la première fois, depuis plusieurs années, le tapis de l’hémicycle a été entaché de sang » (La Nouvelle Expression, 2017a, p. 6). « C’est l’une des rares fois où le président de l’Assemblée nationale fait valider la loi sur le budget au forceps sans créer de débats », affirme le journaliste Souley Onohiolo dont le début du propos résume fort opportunément cette situation très peu routinière dans l’histoire des pratiques parlementaires au Cameroun. Il interpelait alors la députée Tomaino Ndam Njoya dans l’émission « L’arène » du 17 décembre 2017 sur la chaîne de télévision privée Canal 2 international:

J’avoue très sincèrement que vous avez commencé cette dernière session de la législature pas comme les autres en vous insultant, en vous engueulant, en vous chosifiant, en vous offensant, en dansant et en chantant et plus tard en vous lançant des chevalets et en vous blessant… (Souley Onohiolo, 2017).

D’ailleurs, nombre d’évènements tristes et déplorables ont été observés. D’abord, le boycott de la cérémonie d’ouverture de la session par les députés du Social Democratic Front (SDF); ensuite, l’incendie ayant ravagé une partie des installations de l’Assemblée nationale; puis le drame du décès du secrétaire général de l’institution intervenu à la veille de la clôture de la session; et enfin, ce qui fait l’objet de la présente contribution, les scènes de tension sur fond de violences qui ont émaillé plusieurs plénières au cours de ladite session.

En effet, l’ordre parlementaire fut menacé, perturbé, ébranlé. Produit d’une règlementation de plus en plus rigide et rigoureuse, cet ordre renvoie à la codification et l’uniformisation des pratiques politiques parlementaires. Autrement dit, il se ramène à la « civilisation des mœurs » (Élias, 2002) politiques à l’intérieur des hémicycles et à la maîtrise du spectacle de la violence. Cette dernière quant à elle est diversement appréhendée. La violence parlementaire est perçue comme une médaille à deux faces, physique et symbolique. Celle symbolique s’exprime généralement en terme de violence verbale. Prise sous cet angle de la rhétorique, la violence revêt un caractère scatologique en se drapant du manteau de l’insulte par exemple. L’insulte n’est pas à proprement parler exclusive au vocabulaire parlementaire. C’est ce que Thomas Bouchet (2010) donne à comprendre dans l’intitulé de son livre Noms d’oiseaux, l’insulte en politique de la Restauration à nos jours à partir duquel le constat qui suit est fait: « si l’insulte est à l’époque d’abord une attaque à la morale, à la vertu patriotique, à l’honneur de celui qui en est la cible, échanger les noms d’oiseaux peut se conclure par la mort, puisqu’après l’insulte vient le duel devenu plus rare au XXe siècle » (Anaïs Klen, 2019, en ligne). Par contre, la violence physique implique pratiquement un conflit ouvert aboutissant parfois au corps à corps, c’est-à-dire à des situations de rixes. Dans les enceintes parlementaires, cette forme de violence trouve ses prémisses et se nourrit des éléments de la violence symbolique. La présente contribution pense alors la violence en termes de rupture de l’ordre et davantage comme tout acte considéré comme tel, prohibé et réprimé par le dispositif règlementaire des assemblées.

Partant du cas camerounais, l’on note qu’entre escalades de tension, dérives discursives, jets de projectile, bruitage et obstruction, la violence semble libérée. Les plénières du 23 novembre, du 29 novembre et du 8 décembre 2017 ont été les lieux par excellence d’observation d’un moment de « dé-sportisation »[1] des séances d’assemblée à travers des scènes de « guérilla parlementaire » (Shukan, 2010). Les troubles en séances d’assemblée parlementaire ne sont certes pas une singularité camerounaise. L’histoire parlementaire du Canada garde en souvenir la session de 1849 perturbée par des émeutes jusqu’à l’incendie criminel du parlement à Montréal (Gallichan, 2008). En France, l’on comprend la fréquence des formes de violence en milieu parlementaire à travers l’examen comparé que dressent Bouchet et Vigreux (2010) des sessions législatives depuis la IIe jusqu’à la VIe République. Il en est de même à Westminster (Rozenberg, 2010) en Grande Bretagne, au Congrès américain (Beaussier, 2010) ou encore à la Rada Suprême d’Ukraine (Shukan, 2010) où des actes de violence sont manifestes dans la pratique parlementaire. Cependant, comment comprendre le regain de violence dans les hémicycles parlementaires camerounais dans un contexte de civilités et de rapports ou d’activités politiques davantage pacifiées?

À l’examen, les épisodes d’escalades de violence lors de la session budgétaire de novembre 2017 au parlement camerounais constituent des manœuvres stratégiques d’affirmation de l’opposition parlementaire en rupture avec l’ordre parlementaire établi et jusque-là observé. Ces comportements ne révèlent pas moins les pulsions d’autoritarisme dans ces hauts lieux de la délibération. Dès lors, il n’est logiquement pas question de faire l’histoire de la violence dans le palais de la représentation nationale depuis son institutionnalisation, mais de circonscrire la réflexion autour de l’émergence de comportements violents lors de la tenue des débats parlementaires.

Pour ce faire, l’interactionnisme pris dans son double versant stratégique et symbolique concourt à une microsociologie des interrelations à l’épreuve du désordre et des incivilités dans l’espace parlementaire camerounais. Si le versant stratégique induit une sociologie de l’action – singulièrement dans la perspective des rapports de pouvoir qui se jouent dans un « système d’action concret » (Crozier et Friedberg, 1977, p. 25) au sein de l’organisation parlementaire –, notamment en terme de capacités inégales d’influence entre les représentants des différentes formations politiques, la variante symbolique de l’interactionnisme interprète le recours à la violence par les parlementaires de certains partis politiques de l’opposition (SDF et UDC[2] dans le cas d’espèce) comme un comportement significativement orienté vers la majorité parlementaire (Durand et Weil, 1990, p. 172) et le gouvernement de la République. L’observation in situ et les entretiens semi-directifs menés lors de nos participations à des séances de débats en plénières[3] ont permis de décrire le déroulement des évènements de violence et de comprendre par la même occasion le sens que les député-e-s eux-mêmes/elles-mêmes donnent à ces rixes. Par ailleurs, l’analyse des documents (littérature spécialisée, articles de presse, enregistrements vidéos, etc.) a permis de poser les linéaments du recours des minorités parlementaires – qui ploient sous le poids quasi tortionnaire de la « majorité obèse »[4] (Mba Talla, 2018, p. 3) du parti au pouvoir – aux modes d’expression contestataires. Elle a également servi à rendre compte des effets quasi corrosifs de ces affrontements sur l’ordre démocratique parlementaire tout en gardant à l’esprit la consubstantialité de la violence dans les hémicycles parlementaires.

Cela étant, deux principaux moments structurent notre argumentation. Le premier projette la violence dans les hémicycles comme un désordre stratégique des minorités politiques de l’opposition contre le musèlement, la marginalisation et la domestication politique. Le second dresse une fresque du recul de la démocratie parlementaire au Cameroun.

La violence dans les hémicycles: entre désordre et stratégie

Les conduites violentes qui ont perturbé et presque paralysé les séances de délibération dans les hémicycles parlementaires en novembre 2017 se perçoivent sous l’angle du désordre et de la stratégie des acteurs et actrices politiques.

Le désordre parlementaire: de l’inobservation des règles de conduite parlementaire à des scènes de guérilla parlementaire

L’ordre parlementaire qui a jusqu’ici prévalu dans les pratiques parlementaires au Cameroun connaît une rupture sous la neuvième législature de l’Assemblée nationale. La violation des codes de conduite en la matière a ouvert la voie à de véritables scènes de guérilla parlementaire.

En effet, la discipline, que ce soit au « palais de verres »[5] de Ngoa-Ekéllé ou à l’hémicycle du sénat logé au palais des congrès de Yaoundé, est régie par le règlement intérieur de chaque assemblée parlementaire. En référence à ces documents dont les termes structurent les procédures et comportements parlementaires et donc, l’ordre parlementaire, les conduites des élus du SDF et de l’UDC à l’Assemblée nationale et celui du sénateur du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans la chambre haute, lors de la session budgétaire de novembre 2017, sont des incivilités dûment proscrites par les codes parlementaires en vigueur. Les comportements en marge de ces prescriptions impliquent sans doute des sanctions. D’autant qu’il ressort aux termes des dispositions 113-2, 113-5, 114-2, 3, 4, 5, 6 du règlement intérieur du Sénat et celles 31, 38, 43, 50, 97 à 99 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, une batterie de sentences graduées en fonction de la faute. Le régime des sanctions va du simple rappel à l’ordre jusqu’à la censure avec exclusion temporaire pouvant entraîner des privations d’indemnité en passant par le rappel à l’ordre avec inscription simple au procès-verbal et inscription au procès-verbal avec censure pour tout parlementaire ou groupe de parlementaires qui poserait des actes de nature à perturber, à troubler ou à paralyser le bon déroulement des débats et délibérations. Dans cet ordre d’idées, les dérives discursives[6], les jets de projectile[7], le bruitage et l’obstruction, les affrontements et les chahuts, les chants et les danses, les sifflets et l’usage de vuvuzelas[8] sont des inconduites au regard des instruments de prohibition de la violence physique et discursive institués dans le fonctionnement des assemblées camerounaises.

Les mesures préventives contre la violence à l’Assemblée nationale n’ont pourtant pas empêché que cet hémicycle soit transformé en un théâtre de guérilla pendant la session de novembre 2017. C’est du moins ce que laisse transparaître l’effort d’analyse chronologique des faits et la description des évènements des séances du 23 et 29 novembre et celle du 8 décembre 2017. Il s’agit de scènes de chahut et d’affrontements (Cavaye, 2017, p. 14) conduites par les député-e-s de l’opposition (SDF et UDC) contre ceux/celles de la majorité dont la logique est manifestement l’exercice serein du travail parlementaire. La stratégie d’obstruction par des séquences de désordre à l’œuvre semble savamment préparée. Le nom de code de l’opération était « Blocus ». L’objectif qui lui fut assigné est celui que nous qualifions, à l’analyse, de deux « Z »: « Zéro délibération, Zéro plénière ». La revendication clairement formulée et assumée par les entrepreneurs et entrepreneuses de violence de circonstance est qu’ils exigeaient « avant toute chose, l’ouverture d’un dialogue inclusif sur la crise anglophone » (Le Messager, 2017, p. 7).

L’opérationnalisation de cette stratégie commence dès l’entame de session avec le refus des parlementaires du parti leader de l’opposition (SDF) de rallier l’hémicycle de l’Assemblée nationale et du Sénat pour la cérémonie d’ouverture des travaux de la session budgétaire. C’est une opération de blocage pour une « cause juste » à en croire le député Nintcheu qui, le jour du déclenchement de ces manœuvres pendant la plénière d’adoption du projet de loi portant loi de règlement de la République en date du 23 novembre 2017, arborait « sous sa veste un t-shirt imprimé de l’effigie de Che Guevara, figure emblématique des luttes révolutionnaires » (Le Jour, 2017, p. 4) et des guérillas cubaines. L’honorable Banadzem, président du groupe parlementaire SDF, semblait être le commandant en chef de l’opération. La preuve en est que c’est lui qui a lancé les hostilités en entamant des chants suivis des pas de danse[9]. Le coup d’envoi fut donné lors de sa prise de parole, juste après la lecture du rapport de la commission des finances et du budget sur la loi de règlement qu’il clôturait par la déclaration du blocage: « le SDF ne laissera pas la séance se poursuivre » (Le Jour, ibid.). Ce fut également le cas au cours de la séance du 8 décembre consacrée à l’adoption de la loi des finances 2018, où son passage à la tribune pour une question après la lecture du rapport des travaux en commission par le rapporteur général, a été également suivi des scènes de manifestations: armés de vuvuzelas et de sifflets, les autres député-e-s SDF prenant part à cette plénière envahirent la tribune de l’hémicycle. Un spectacle similaire pouvait aussi s’observer au cours de la plénière du 29 novembre. Au fait, celle-ci a été durablement perturbée par des chants et des danses au rythme de coups de sifflet et de vuvuzela des député-e-s SDF; lesquel(le)s ont brandi des feuilles et des tiges pendant que le premier ministre délivrait son allocution sur le programme économique, social, financier et culturel du gouvernement pour l’exercice 2018.

En outre, les jets de projectile (lancer des chevalets) de la députée UDC, honorable Tomaïno Ndam Njoya, se sont soldés par de graves conséquences. Car, blessé par l’un de ces projectiles[10], le député RDPC Richard Wallang a voulu riposter contre sa collègue qui a pris un classeur avec l’intention manifeste d’asséner un coup à son vis-à-vis (La Nouvelle Expression, 2017b, p. 6). Toute chose qui laisse interpréter ces comportements comme de manœuvres stratégiques.

La stratégie politique des oppositions parlementaires: le désordre stratégique

L’ensemble des violences observées dans les enceintes parlementaires au cours de la session de novembre 2017 témoigne, à première vue, de la résurgence des modes d’expression politique contestataires. Toutefois, il s’agit moins d’un retour de la violence dans les pratiques parlementaires, que d’un recours à la violence: la violence comme stratégie. En fait, « l’espace public parlementaire » (Heurtin, 1999) étant un concentré de courants politiques divergents, contradictoires et, connaissant le poids sous lequel ploient les partis politiques de l’opposition au sein du parlement camerounais, les actes de violence perpétrés relèvent du registre des manœuvres des acteurs et actrices politiques de l’opposition. Ils relèvent d’un acte de communication adressée à la majorité parlementaire « obèse » (Mba Talla, ibid.) du RDPC et à l’exécutif gouvernant ainsi qu’au reste de la communauté; principalement aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à une insécurité rampante depuis plus de trois ans.

Dans le premier cas, la stratégie consiste globalement à résister contre « la relégation pratique et symbolique de l’opposition parlementaire » (Machikou, 2009, p. 87). Pour le SDF, il s’agit de se défaire de la contention de la majorité pour avoir voix au chapitre de la prise de décision parlementaire, notamment, dans le cas d’espèce, de l’inscription sur l’agenda des débats parlementaires de la question de la crise anglophone. Corrélativement, « nous voulons faire réagir le chef de l’État » confie l’honorable Banadzem. Pour ce qui est de l’UDC, c’est une stratégie de contestation de la manière dont la loi des finances a été adoptée. Le lancer de chevalet de l’honorable Tomaino Ndam Njoya – qui a blessé l’un de ses collègues parlementaires – est un acte de désapprobation à l’égard de la manière dont les débats ont été conduits lors de cette séance. À l’analyse, il ne s’agit que d’un geste d’une députée dépitée de l’indifférence du président de l’Assemblée nationale vis-à-vis de ses multiples sollicitations de parole. Car, écrit France (1922, p. 18), « il y a pire que l’injure, c’est le silence de l’oubli ou de l’indifférence ». Dans cette perspective, les actes de violence se posent comme une contestation de la domination (Baudot et Rozenberg, 2010, p. 16) de la majorité parlementaire qui semble dicter sa loi dans l’animation des débats. Joshua Osih, interviewé à la plénière du 23 novembre, tient les propos ci-après:

Nous avons décidé de présenter une motion par rapport à la situation critique du pays pour que l’Assemblée nationale puisse ajuster son règlement intérieur pour pouvoir prendre en compte ce que la communauté linguistique anglophone réclame. Pour cesser d’être marginalisée. Mais malheureusement, la majorité obèse du RDPC a écrasé la motion… (Osih, plénière du 23 novembre 2017).

De l’aveu du député SDF, l’objectif était d’attirer l’attention du Président de la République. Face aux « silences présidentiels » (Modzom, 2015) sur la crise qui gangrène les régions anglophones, l’opposition parlementaire fait donc le choix d’un désordre parlementaire. À la réalité, il s’agit d’un désordre stratégique puisqu’il s’agissait d’interpeler le chef d’État par le biais d’un outrage chanté en pidgin le 23 novembre au sein même du parlement: « How many people Paul Biya go kill? » (Combien de personnes Paul Biya va-t-il encore tuer?).

Dans le second cas, la stratégie des parlementaires SDF serait de montrer à son électorat traditionnel (les régions anglophones) qu’ils et elles agissent pour leur cause et pour l’ouverture d’un débat et d’un dialogue au parlement sur la crise qui les affecte. La littérature goffmanienne (1973) qualifie ce genre de comportements (d’apparat) de « mise en scène ». Chez Courtine (1990, p. 153), on parlera plutôt de « politique-spectacle » d’autant plus qu’au fond, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une réaction (d’éclat) des parlementaires SDF aux menaces proférées par une frange de la population du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à l’égard de certain-e-s d’entre eux/elles. À titre d’illustration, l’on note l’interpellation des députés Tumazang, Banadzem et autres par des groupes de population de ces régions, leur demandant de boycotter la session de novembre 2017. Plus grave, il y a des parlementaires de ces mêmes régions en crise dont les maisons ont été saccagées.

C’est pour cela qu’au niveau du parti (SDF), les parlementaires qui ne subissent pas cette pression ont été envoyé-e-s à Yaoundé pour continuer le débat. On nous a demandé de venir dans les deux chambres et de poser sur la table le problème de la crise anglophone, prioritairement (La Nouvelle Expression, 2017c, p. 5),

rapporte le secrétaire général et président du groupe parlementaire SDF au Sénat, Jean Tsomelou. C’est sans doute ce qui renchérit la position du député RDPC Jean S. Ongola selon laquelle le SDF joue sa survie politique (Mutations, 2017, p. 9) – surtout à l’approche des échéances électorales; particulièrement les législatives[11]. Il faudrait entrevoir en ces actes, la peur d’aboutir à une crise de la représentation politique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Entendons par crise de la représentation politique, le rejet des représentants par les populations locales. Dans un contexte où les citoyens et citoyennes ont notamment pris conscience du caractère factice de la représentation politique, une évolution quasi systématique des pratiques de la démocratie parlementaire serait nécessaire (Cohendet, 2004). Entre crise de la représentation politique et affirmation de la minorité, la place au dialogue dans les hémicycles reste infime. Le Grand Dialogue National convoqué par le Président de la République s’est finalement tenu du 30 septembre au 04 octobre 2019 loin des assemblées représentatives.

Au demeurant, l’adoption de modes contestataires d’expression et d’affirmation des représentant-e-s de certains partis politiques de l’opposition au parlement ne va pas sans questionner la démocratie parlementaire en construction.

La violence dans les hémicycles: une régression de la démocratie parlementaire?

L’usage de la violence au sein des assemblées amène à s’interroger sur la place des principes et pratiques démocratiques dans le parlement camerounais. Dès lors, deux constats se dégagent. Le premier, c’est « l’incontestable rupture de la sérénité des débats » (Baudot et Rozenberg, 2010, p. 14) qui consacre une séquence de crises de la démocratie parlementaire. Le second laisse plutôt penser que le parlement camerounais n’avait jamais aussi bien porté son nom avant cette session jonchée de violence.

La fragilisation de la démocratie parlementaire: l’incontestable rupture de la sérénité des débats

Le parlement est le lieu de la représentation nationale. Au Cameroun, il est la plupart du temps perçu comme une arène pacifiée, expurgée de toute forme de violence. Cependant, depuis novembre 2017, il se trouve être le théâtre de comportements « décivilisés ». Le pluralisme qui caractérise l’Assemblée nationale implique sans doute que des conflits puissent surgir en son sein. L’égalité entre ses différentes composantes politiques semble difficile à établir. En fait, ce principe d’égalité suppose la proscription du recours à la force physique lors des débats, le bannissement de l’insulte et de l’invective, etc. C’est d’ailleurs ce qui amène Baudot et Rozenberg (2010, p. 6) à penser que les parlements constituent un exemple achevé de sportisation des mœurs politiques. En conséquence, la conflictualité des délibérations et le surgissement de façon intempestive de la violence dans les hémicycles sont généralement « compris comme un signe d’immaturité ou de recul démocratique » (Baudot et Rozenberg, idem). L’usage de la force par l’opposition parlementaire pour faire prévaloir son point de vue participe de l’effritement de l’ordre parlementaire et, de surcroît, de la démocratie parlementaire en construction et en consolidation.

Selon un certain point de vue, le recours à la violence écorne durablement l’image des assemblées représentatives camerounaises. La prolifération de telles pratiques concourt difficilement à l’édification d’une démocratie parlementaire forte de par son expression. Elle consacre plutôt son évanescence lorsque les élu-e-s de la majorité parlementaire prétendent que ceux/celles de l’opposition ont juridiquement tord par le simple fait qu’ils/elles sont politiquement minoritaires (Mutations, 2017, p. 9) au sein des assemblées. Cette situation – qui tend à réduire au silence les partis politiques de l’opposition représentés au parlement dans les débats de l’hémicycle et à minorer leur contribution dans la prise de décision parlementaire – est un traceur de l’atmosphère de contention dont parle Machikou (2009, p. 71-72) dans un espace parlementaire où semble se pérenniser un habitus autoritaire et où le « cadavre de l’autoritarisme bouge encore ».

L’on assiste ainsi à une crise des pratiques démocratiques dans l’enceinte parlementaire, d’autant plus que démocratie et affrontements physiques ne font pas bon ménage. La démocratie étant fondée sur des valeurs de civilité, de dialogue et de pacification des comportements politiques, elle ne saurait légitimer la violence ouverte qui, de tradition, prend une dimension symbolique à l’intérieur des hémicycles. Mais les vagues de parades et paroles outrancières contenues dans les extraits de chants intelligemment exécutés par les députés du SDF s’accommodent peu des hautes exigences de la culture démocratique en termes d’euphémisation de la violence via des rapports davantage policés. Ce passage-refrain des chants entonnés lors de la plénière du 23 novembre conforte cette perspective d’analyse: « How many people Paul Biya go kill? How many people Paul Biya go kill? Oooh you go kill we tired, Ooooh you go kill we tired! Ooooh you go kill we tired, How many people Paul Biya go kill? ». La traduction laisse comprendre que « Combien de personnes Paul Biya va-t-il encore tuer? Combien de personnes Paul Biya va-t-il encore tuer? Tu vas nous tuer jusqu’à t’en lasser, tu vas nous tuer jusqu’à te fatiguer! Tu vas nous tuer jusqu’à te fatiguer, combien de personnes Paul Biya va-t-il encore tuer? ». La transcription, la lecture et l’analyse de ce contenu corroborent la posture de Eschine qui jugeait très peu commodes les comportements donnant « au beau milieu de l’Assemblée une exhibition de lutte » (Guislin, 1998, p. 697). Les assemblées sont un lieu de civilités et de dialogue dans lequel la violence n’a pas droit de cité pour la simple raison qu’elle est l’expression d’une force brutale, nocive à la stabilité des rapports humains (Guislin, Ibid.). Si sa présence en milieu parlementaire reste incontournable, son usage doit de tout temps emprunter les sentiers de l’euphémisation.

Labilité de la violence dans les pratiques politiques des hémicycles et relâchement du spasme d’autoritarisme du perchoir

La violence parlementaire n’est pas un phénomène exclusif aux assemblées camerounaises. Au palais Bourbon en France (Dompnier, 2010), à Westminster (Rozenberg, 2010) au Royaume Uni, au Congrès américain (Beaussier, 2010), comme à la Rada Suprême d’Ukraine (Shukan, 2010), etc., elle est observée sous diverses formes: insultes, huées, affrontements, chahuts, sifflets, claquements de pupitre, jets de document, etc. La violence est donc une réalité politique labile dans les enceintes législatives. Le charme de la quiétude qui caractérise ces espaces politiques ne devrait pas faire oublier ni ignorer la consubstantialité de celle-ci aux débats parlementaires. Les séances en commissions comme en plénières, au Sénat comme à l’Assemblée nationale, ne sont pas « un havre paix » (Viktorovitch, 2010). Les délibérations et décisions qui en découlent sont le produit de la conflictualité des échanges parlementaires. Cette perspective entend juste faire tomber le masque de (l’apparente) quiétude du parlement camerounais. Une quiétude qui n’a d’égale que son opacité légendaire.

En revanche, le parlement est le lieu par excellence de la parole contestataire légitime (Pommerolle, 2005, p. 136). Les échanges parlementaires sont par conséquent empreints de violence, aussi symbolique soit-elle. Car, à l’origine du parlement, se trouve la parole. L’esprit offensif et stratégique de la parole conduit à des joutes oratoires. La bataille est sonore autour des amendements. Elle se décline en tactiques d’obstruction, claquements de pupitre des députés, tirs de barrage, généralement contre le gouvernement, etc. D’exclamations sporadiques en interruptions, conclut Vallet, « le combat commence par des mots et finit par des bruits » (1989, p. 97-98).

La rudesse des délibérations reflète ainsi des désaccords, des antagonismes ou des fractures qui font partie intégrante du débat démocratique. Ces oppositions traduisent les limites d’une volonté de consensus. Les parcours contrastés des élu-e-s semblent indiquer que la violence en milieu parlementaire ne doit être ni négligée (cela a souvent été le cas dans le passé) ni au contraire survalorisée – cette tendance nous semble actuellement sensible – (Bouchet et Vigreux, 2010, p. 34) puisqu’on ne saurait parler de parlement sans envisager l’analyse des jeux des acteurs et actrices politiques qui l’animent. Ces parlementaires mettent en œuvre des stratégies multiples afin de canaliser la violence physique en usant de la symbolique des mots à l’instar de la pratique du parlementarisme de couloir qui précède les débats en plénière.

Si le déchainement des passions, des tensions et de la violence apparaît inévitable dans les échanges parlementaires, les évènements de novembre 2017 à l’Assemblée nationale du Cameroun peuvent par ailleurs être lus sous le prisme d’une (r)évolution silencieuse dans les pratiques d’assemblées dans ce pays. On assiste à un desserrement du carcan d’autoritarisme qui gouverne encore les pratiques du parti majoritaire au parlement depuis environ trois décennies. Les civilités longtemps observées chez les membres du parlement sont à en croire, Machikou (2019, p. 82), la résultante des processus de convention et de contention, mais surtout de domestication. Les troubles et tensions de la session budgétaire de l’année législative 2017 révèlent une fois de plus que « le RDPC contrôle pratiquement tout »[12].

La militarisation des manières de faire la politique, au sein des rangs des parlementaires du RDPC, avec un président qui dirige l’Assemblée nationale d’une main de fer depuis près de trois décennies déjà, ne pouvait que justifier l’exaspération d’une minorité parlementaire désormais incapable de se faire entendre. Les actions entreprises par les parlementaires du SDF traduisent simplement la manifestation de ces frustrations et d’un ras-le-bol contre le dirigisme parlementaire d’une majorité qui impose son diktat en toute circonstance. Les attitudes en apparence passives du président de l’Assemblée nationale et de son régiment de député-e-s face aux troubles du SDF témoignent alors de la reconnaissance des premiers du droit des minorités) à manifester leur désapprobation.

En outre, si les actes du SDF ont entraîné une perturbation durable de la session, aucun n’a été sanctionné en dépit de la rigidité des dispositions 31, 38, 43, 50, 97 à 99 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale et de celles 113-2, 113-5, 114-2, 3, 4, 5, 6 du règlement intérieur du Sénat. Mieux encore, la gestion de ces évènements a été ponctuée de moments de dérision de la part du président de l’Assemblée nationale lui-même. L’on en veut pour preuve la reprise par ce dernier du chant « Paul Biya, Paul Biya, le pays va mal » entonné par les députés du SDF en ces termes « le pays va bien … c’est le SDF qui va mal » pendant la plénière du 23 novembre. Quoi qu’il en soit, les évènements de novembre 2017 au parlement semblent sonner le glas d’une opposition parlementaire qui se mure et se meure dans un silence complice, comme une victime du syndrome de Stockholm, d’un parlement aux ordres de l’Exécutif.

Conclusion

L’éruption de la violence dans les enceintes parlementaires camerounaises, appréhendée entre désordre et logique stratégique oppositionnelle, a secoué le corset règlementaire sur lequel reposait jusque-là l’ordre parlementaire. Elle dénote, par voie de conséquence, le recul de la démocratie parlementaire même si l’on note un relatif desserrement de la ténacité d’un milieu délibératif à démocratisation inachevée. Si l’absence de sanctions à l’endroit des auteurs et autrices des troubles sporadiques peut marquer l’ouverture des pratiques du parlement à des scènes outrancières et quelque peu subversives, il n’échappe guère que ces tensions et affrontements sont loin des stades paroxysmiques de violences observées dans les parlements d’autres pays. Au Cameroun, ces évènements sont un révélateur des séances parlementaires comme baromètre du corps social (notamment du climat sociopolitique qui prévaut) et de l’inhérence de la violence aux échanges parlementaires. Fondant leur activisme parlementaire sur la dénonciation de la marginalisation de la minorité anglophone par le refus systématique de l’ouverture d’un débat au parlement sur la crise sociopolitique, les actions des député-e-s SDF et de l’UDC participent en outre à la dénonciation du musèlement et de la domestication des oppositions parlementaires du fait de leur caractère minoritaire au sein de la représentation nationale. Plutôt que d’un retour, il s’agit davantage d’un recours aux modes contestataires d’expression politique qui peut faire craindre la banalisation de la violence et sa routinisation dans les pratiques politiques au Cameroun.

Références

Baudot, Pierre-Yves et Rozenberg, Olivier. 2010. Introduction. Lasses d’Elias: des assemblées dé-pacifiées?. Parlement[s]. Revue d’histoire politique, 14 (2), 16-17.

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  1. Par dé-sportisation, il faut entendre le recours (et/ou le retour) à des pratiques ou d’actes de violence dans les rapports sociopolitiques. Ce terme doit être saisi à l’aune de la sociologie éliasienne (Élias et Dunning,1994) de la « civilisation des mœurs politiques » comme synonymique aux notions de « dé-pacification » et de « dé-civilisation ». Car, pour Élias, le sport, né d’une « sportisation » des passe-temps, abolit le recours à la violence, prônant ainsi le partage d’un idéal de compétition pacifique porté par les élites anglaises et placé au cœur du parlementarisme. Voir Vincent et al. (2010).
  2. Union démocratique du Cameroun, parti politique de l’opposition représenté à l’Assemblée nationale.
  3. Notamment pendant de la session budgétaire de novembre 2017.
  4. Terme qui, selon Mba Talla (2018, p. 3), désigne la majorité écrasante des parlementaires du RDPC à l’Assemblée nationale comme au sénat.
  5. C’est le nom donné au siège de l’Assemblée nationale du Cameroun.
  6. On notera les altercations et joutes verbales entre les sénateurs Obam Assam du RDPC et Jean Tsomelou du SDF où le second accuse le premier de « propos génocidaires » en séance du mardi 5 décembre au palais des congrès (La Nouvelle Expression (b), 2017, p. 7).
  7. Les chevalets lancés par l’honorable Tomaino Ndam Njoya.
  8. Employé par les députés SDF au cours des séances du 23 et 29 novembre et celle du 8 décembre 2017.
  9. Notes d’observation, plénière du 23 novembre 2017 à l’Assemblée nationale.
  10. Ce projectile est une sorte de balle perdue puisque l’honorable députée atteste qu’elle lançait les chevalets plutôt en direction de la tribune.
  11. Initialement prévue pour 2018, le scrutin législatif a été reporté en 2019 conformément à la loi n° 2018/038 du 11 juillet 2018 portant prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale. Puis en 2020, tel qu'indique l’article 1er de la Loi n°2019/015 du 19 juillet 2019 portant prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale.
  12. C’est ce que laisse entendre un employé de l’Assemblée nationale interrogé sur le déroulement des évènements à la fin de la tumultueuse plénière du 23 novembre 2017.

Pour citer cet article

Mahini, Bertrand-Michel et Daouda, Sakinatou. 2019. Quand la violence se déchaîne dans les séances d’assemblée: essai sur la dé-sportisation des enceintes parlementaires au Cameroun. ADILAAKU. Droit, politique et société en Afrique, 1(2), 99-120. DOI : 10.46711/adilaaku.2019.1.2.8

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La revue Adilaaku. Droit, politique et société en Afrique est sous licence Creative Commons CC BY-SA 4.0, disponible en ligne, en format PDF et, dans certains contextes, en version imprimée.

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https://dx.doi.org/10.46711/adilaaku.2019.1.2.8

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ISSN : Version en ligne

2992-0116